vendredi 13 août 2010

Mora Figueroa...

Ce soir, corrida de Nunez del Cuvillo à Béziers, comment sortira-t-elle ? Je n'en sais strictement rien. En présentation, l'incroyable commission taurine de Béziers l'a décrétée "desigual", c'est tout dire.
Dans cet élevage formé en 1982 avec du bétail d'Osborne, une personnalité m'intéresse bigrement, c'est Alvaro Nunez Benjumea, le fils de l'éleveur et apparemment patron actuel de la ganaderia Nunez del Cuvillo. Ce type est intéressant pour deux raisons : il est premièrement intelligent, et deuxièmement c'est un vrai passionné de toros.
C'est un type intelligent parce qu'en premier lieu, il a su associer l'image de sa ganaderia avec José Tomas. Depuis le retour du maestro de Galapagar en 2007 jusqu'à sa blessure d'Aguacalientes toutes les corridas top niveau de José Tomas se sont faites avec du bétail de Nunez del Cuvillo.
Deuxièmement en passionné de toros qu'il est, quand on lui demande les origines de son troupeau Alvaro Nunez Benjumea répond toujours qu'il élève du "Mora Figueroa".
Petite leçon d'histoire des ganaderias espagnoles : les frères Mora Figueroa, car ils sont deux, sont les fils de la Marquise de Tamaron qui a fondé son élevage de toros en rachetant en 1911 et 1912 toute la camada à Fernando Parlade lui-même. Après une dizaine d'années de succès, l'élevage est vendu en 1920 au Conde de la Corte, référence taurine s'il en est. Puis après ce passage à vide inexplicable les Mora Figueroa rachèteront en 1932 la moitié de l'élevage de Garcia Pedrajas, l'autre moitié étant rachetée par Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas. Ils connaîtront un succès fulgurant jusqu'au début des années 40 après quoi, leur élevage sera absorbé par les Domecq Diez d'une façon là encore incompréhensible... Au-delà de cette histoire ganadera, les frères Mora Figueroa passent pour des éleveurs exceptionnels au talent et à l'aficion débordante. En s'identifiant aux Mora Figueroa, Alvaro Nunez Benjumea réalise deux choses, il s'accapare la belle figure des fils de la marquise de Tamaron et se démarque des Domecq et de leur image de "toros artistes" qui colle de plus en plus avec celle du déclin de la fiesta brava.

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